Suite au déferlement médiatique sur les pouvoirs supposés ou réels de la méditation, je pense qu’il est important de faire un point sur ce que l’on sait.
Tout d’abord, si vous êtes intéressé(es), vous trouverez une synthèse des connaissances scientifiques sur la question dans le numéro 1206, mars 2018 de sciences et vie, et également le magazine enquête de santé présenté par Michel Cymes le mercredi 16 mai, .
Loin de vouloir refroidir les gens sur une technique que j’utilise, à titre personnel, depuis des années, je voudrais poser un préambule: La méditation est un travail sur soi-même. Pas une tocade ou une passade. Si vous ne travaillez pas sur le long terme, tout résultat potentiel ne serait que provisoire, à durée limitée dans le temps et dans le résultat.
Les modifications d’état de la conscience pendant la méditation changent les choses suivante:
Un contrôle de l’attention renforcé, par activation du cortex cingulaire antérieur, et du cortex préfrontal dorso-latéral. On peut observer à l’imagerie un épaississement des deux au fil d’une pratique régulière.
Une meilleure régulation des émotions, car en maîtrisant ses émotions toute une série de traitements cognitifs n’ont pas lieu, avec un découplage entre ressenti et interprétation psychologique, relâchant ainsi la pression sur l’amygdale, siège du traitement des émotions.
Un accès à la méta-cognition, cette « pensée sur nos pensées », serait l’un des ingrédients actifs majeurs de la méditation, le renforcement du cortex cingulaire postérieur et de l’insula en seraient le reflet neurophysiologique.
Tous ces éléments permettent une meilleure régulation des taux de cortisol intracorporels, avec pour conséquence un ralentissement de l’horloge génétique par une préservation des télomères, ce que l’on observe chez les méditants réguliers
Aujourd’hui on l’utilise en milieu hospitalier, avec des résultats positifs sur la tolérance et l’efficacité de différents médicaments,mais également (enfin pourrait-on dire) sur les dépressions ou les douleurs chroniques.
Evitez de sombrer dans les considérations du type médecine miracle. La mise en place et le travail de suivi personnel que vous devrez mettre en place pour obtenir un résultat cohérent, est long et demande réellement une implication. J’ai l’air d’insister lourdement, mais si vous ne vous engagez pas sur quelque chose de profond, les désillusions peuvent être pire que les améliorations légères que vous aurez pu observer . Et puis même les moines bouddhistes, grands méditants, sont malades, et parfois même de cancers. La différence réside plus dans la façon de la vivre, que dans la maladie ou son pronostique.
Enfin, faites attention de ne pas vous embarquer dans une secte et donc de savoir avec qui vous méditez, comment et pourquoi. Bonne pratique à vous tous.