
Régulièrement, je suis des formations dispensées par le Dr Franck Gigon, médecin micronutritionniste, phytothérapeute, et ex coordinateur du service de médecine préventive et promotion de la santé au sein des universités Paris V , Descatres, et Panthéon-Sorbonne.
Alors, cet article étant paru dans le magasine Bio infos santé, auquel vous n’avez pas forcément accès,je vous en retranscrit le principal ici, et sur mon site de thérapeute:
« Il faut bien préciser qu’il est impossible en 2020 d’éviter les toxiques et les polluants de nous atteindre. Rappelons les résultats de cette effarante étude de 2018 qui montre que les cordons ombilicaux des enfants venant de naître, renferment déjà une centaine de produits chimiques. Beaucoup de ces molécules sont des perturbateurs endocriniens avec une action reconnue sur le système hormonal : la science a désormais démontré leur responsabilité dans l’augmentation de l’obésité infantile et chez l’adulte, de la puberté précoce chez des enfants, de l’augmentation massive des maladies neuro-développementales (avec une baisse de QI) ainsi que malheureusement de malformation génitale et des cancers du système reproducteur. On ne peut évidemment pas reprocher au bébé d’avoir eu un mode de vie déséquilibré ou risqué, mais c’est juste pour faire comprendre que tout le monde, et dès le plus jeune âge, ne peut plus échapper à la toxicité environnementale. Et là, nous ne parlons que des perturbateurs endocriniens, la liste des molécules de synthèse venant bouleverser notre biologie est vertigineuse. Rajoutons à cela, le fameux « effet cocktail » peu pris en compte dans les expertises et qui correspond à la toxicité cumulative et synergique des polluants entre eux.
Autant donc, il est irréalisable de ne plus être exposé aux toxiques créés par l’activité humaine, autant il est possible d’en diminuer considérablement la « charge toxique » par des choix éclairés. Car vivre est toujours une question de choix. Une fois que vous avez reçu une information importante pour préserver votre Santé et votre Bien-être, vous pouvez soit la mettre de côté, soit la prendre en considération, ou mieux la mettre en application.
Il y a encore quelques dizaines d’années, on ne savait pas que mettre la ceinture de sécurité dans la voiture sauvait des vies, maintenant c’est reconnu et même obligatoire depuis 1973. L’état des connaissances des effets de l’environnement sur nos organismes a beaucoup progressé ces 20 dernières années, et nul maintenant ne peut les ignorer à moins d’être dans le déni. Les publications s’accumulent et confirment notamment l’impact négatif de la pollution de l’air, de l’eau et des aliments sur la santé humaine, animale et même végétale.
En ce qui concerne l’alimentation, les produits industriels en particulier subissent de multiples transformations (haute cuisson, raffinage, ionisation…) et contiennent des substances (additifs, polluants, pesticides, sucre et sel ajoutés, graisses transformées…) qui sont impliquées dans beaucoup de maladies de civilisations avec le manque d’exercice physique et le stress chronique psychique. Les « trente glorieuses » ont été aussi les « trente plus pollueuses » avec aucun questionnement à l’époque sur la toxicité, car rien ne pouvait (ne devait) entraver la bonne marche du progrès.
Opter pour une alimentation qualitative et protectrice nécessite de procéder à des ajustements de nos modes de vie. Cela représente une étape très importante du processus de diminution de charge toxique. En tant que consommateurs-acteurs, certains disent « consommacteurs », nous pouvons déjà exercer certains choix judicieux pour réduire énormément la part des aliments industriels en faisant nos courses différemment.
Pour être juste, je rappelle qu’il existe quand même des produits industriels très qualitatifs et des enseignes proposant d’excellents produits locaux peu ou pas transformés en provenance de circuits courts… À nous donc de les identifier pour en profiter. En gardant cette notion à l’esprit, je recommande cela étant de faire son marché plutôt que son supermarché. Cela introduit une notion de temps, car dans les familles ce temps est toujours compté, et on comprend naturellement que la facilité et la praticité l’emportent pour céder aux plats prêts à l’emploi. Mais, pour retrouver des repas de qualité réalisés avec des aliments sains, il nous faut aussi retourner aux fourneaux et faire nos courses dans des filières les moins productivistes.
Le choix d’une alimentation « bio » reste très débattu, mais pour résumer, il est à mon sens très pertinent de privilégier les filières de circuits courts plus écoresponsables ou « bio » d’origine française, dont les produits ne contiendront qu’une « charge toxique » très faible sans aucune commune mesure avec les produits issus de filières conventionnelles. Par conventionnel, il faut entendre « pesticides et intrants » pour les légumes et les fruits, végétaux qui auront de surcroît rarement atteint leur maturité de culture, donc extrêmement pauvres en micronutriments (vitamines, oligoéléments…), polyphénols et caroténoïdes. C’est assurément s’infliger la triple peine que de continuer à manger ce type d’aliments « pesticidés », à calories vides et sans saveur !
Une notion capitale qu’il convient d’apporter, est que contrairement au principe de Paracelse inculqué encore aujourd’hui aux étudiants pharmaciens et médecins précisant que « C’est la dose qui fait le poison », les pesticides ont montré qu’ils pouvaient même à très faibles doses, déréguler notre métabolisme cellulaire : ils sont particulièrement toxiques pour les organes de la reproduction et le système nerveux. Des associations et des sociétés savantes remettent d’ailleurs en cause le mode de calcul des doses journalières admissibles (DJA) des pesticides, qui sont la norme pour la consommation des fruits et des légumes, au motif qu’il existe une sous-évaluation des risques réels encourus par la population continuant à les ingérer. Il n’est bien sûr pas question d’instaurer ici une opposition manichéenne entre les méchantes molécules de synthèse et les gentilles molécules naturelles. D’abord parce que le « Naturel » n’est évidemment pas sans danger, les accidents de toxicité par les plantes existent bel et bien, et ensuite parce que nos cellules possèdent heureusement une capacité de détoxication importante des xénomolécules, c’est-à-dire étrangères à l’organisme et en général conçues par l’homme.
Les instances sanitaires demandent aux toxicologues d’émettre des recommandations générales de santé publique qui deviennent des normes pour la population générale, et c’est bien normal, car ils ne peuvent tout simplement pas faire autrement. Mais, on comprend que ces normes ne peuvent pas tenir compte des spécificités biologiques de chaque individu (âge, poids, hérédité, maladie en cours, fragilité d’un organe… etc.), ni même de leur environnement personnel. Autant de situations qui nous rendent inégaux devant les toxiques environnementaux. En attendant qu’une éco-médecine soit enseignée et exercée, discipline considérant réellement à la fois les paramètres individuels et de l’écosystème dans lequel il vit, il nous appartient à titre personnel de prendre en considération les sources des toxiques et de nous en protéger au mieux.
Un mot sur l’hydratation : pour l’eau de réseau, à moins d’avoir la chance d’un accès à une source directe de montagne, de volcan ou de Causses, je recommande en général pour les urbains l’usage d’un filtre par osmose inversée à placer à la sortie du robinet, solution économique, écologique et plus saine que les eaux embouteillées. Cette méthode permet d’éliminer jusqu’à 99 % des polluants de l’eau. Pour les eaux en bouteille, on peut aussi appeler de tous nos vœux le retour au contenant en verre consigné, qui a l’avantage de ne pas présenter les problématiques de l’emballage plastique tant sur le plan sanitaire qu’écologique… et qui de surcroît peut être générateur d’emplois de service de proximité.
Le sujet le plus sensible reste la pollution de l’air représentant le principal risque environnemental pour la santé, puisque l’OMS a estimé qu’elle était responsable du décès prématuré de 6,5 millions de personnes chaque année dans le monde ! Le trafic routier, le chauffage, l’industrie et l’agriculture sont principalement pointés du doigt pour les émissions des polluants aériens. L’air ne connaissant pas les frontières, il est urgent d’adopter des mesures au niveau européen et mondial pour réaliser une véritable transition écologique efficace. En attendant, à l’échelle individuelle, seul le déménagement dans une région moins polluée s’avère utile, et si on ne peut le réaliser pour des raisons respectables, il est important de diminuer la charge toxique de l’air ambiant par le port de masques filtrants quand l’air semble chargé et particulièrement pendant les pics de pollution… et d’aérer plusieurs fois par jour son habitation, car la pollution intérieure est supérieure à la pollution aérienne extérieure. Rappelons qu’un humain filtre quotidiennement avec ses poumons entre 10 000 et 20 000 litres d’air.
Nous sommes beaucoup de scientifiques à nous interroger sur un paradoxe touchant préférentiellement nos sociétés modernes : Celui de constater que les pays développés bénéficiant d’un haut niveau de médecine et de progrès technologique sont aussi ceux frappés par une véritable épidémie de maladies dites de civilisations. Comme leur nom l’indique, les maladies de civilisation touchent les pays modernes et industrialisés avec une prévalence importante. Elles comprennent les pathologies cardio-vasculaires, la maladie cancéreuse, la maladie diabétique, les maladies neurodégénératives et les maladies auto-immunes pour les plus connues. D’aucuns diront que l’augmentation de l’espérance de vie et les avancées sur le diagnostic expliquent aisément ces constatations dans les pays développés… mais les conclusions tiennent déjà compte de ces biais classiques d’une part, et d’autre part, on remarque que la pédiatrie est aussi malheureusement très concernée par ces maladies. La mortalité se trouve sans aucun doute réduite dans chaque spécialité grâce à une médecine performante, mais la morbidité (la maladie) explose avec un coût humain important en termes de souffrance. Le mythe de l’augmentation de l’espérance de vie en bonne santé dans nos contrées se trouve maintenant écorné avec un plafonnement observé en Europe ces dernières années à cause de l’accroissement du nombre de patients dépendants, mais également à cause d’un début d’inversion de la courbe de longévité concernant la population nord-américaine.
C’est donc bien notre mode de vie dit « à l’Occidental » qui favorise grandement la genèse, la pérennisation et la flambée de ces pathologies frappant les sociétés modernes. Ce qui est beaucoup plus étonnant, voire inquiétant, c’est que notre médecine de haut niveau s’attelle à les traiter à grand renfort de molécules de synthèse et de chirurgie… et non pas à les prévenir. En termes économiques, il faut savoir que pourtant 10 % du PIB des pays de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) est consacré aux dépenses de santé ! Je pense que le constat du Dalaï-Lama prend ici tout son sens quand il dit :
« Ce qui me surprend le plus chez l’homme occidental, c’est qu’il perd la santé pour gagner de l’argent, et il perd ensuite son argent pour gagner la santé ».
En fait, il apparaît maintenant très clairement que la dimension écologique et préventive manque cruellement à notre médecine moderne. Pour être complet, il lui manque sans nul doute aussi une vision globale physico-énergétique et spirituelle de la santé, même si c’est un autre débat. Pour rester dans la science pure et dure, une revue de bibliographie sur les mécanismes biologiques qui sous-tendent toutes les maladies de civilisations fait apparaître clairement 4 processus pathologiques au moins, associés et impliqués systématiquement au niveau cellulaire : ce sont le stress oxydant (la rouille cellulaire), l’inflammation chronique, la glycation (la liaison fatale d’une protéine avec un sucre) et l’intoxication cellulaire. Ces processus de détérioration se potentialisent entre eux au niveau de la cellule et s’expliquent par l’action des polluants, de la malbouffe, du stress psychique chronique, de la sédentarité et de l’excès alimentaire de sucre et de sel, des processus de transformation alimentaire… liste non exhaustive de situations répétitives caractéristiques de nos sociétés.
En plus du nécessaire changement de mode de vie, il existe effectivement des solutions « naturelles » pour maîtriser les processus délétères menant aux maladies de civilisations : avec l’aide d’un thérapeute rompu à ces domaines, il est notamment possible de bénéficier d’une alimentation optimisée, de micronutriments et de substances végétales alimentaires ou médicinales, qui sont autant de principes non médicamenteux soutenus maintenant par une solide bibliographie. »
J’espère que cela vous apportera un éclairage nouveau, et un point sur la situation actuelle, mais aussi vous donnera quelques piste pour améliorer la situation, en ce qui vous concerne, ainsi que pour votre entourage.
Que ce mois d’août soit un mois de bonheur, de récupération, et de douceur. Bel été!
A bientôt.
Très bel article. Je te remercie de rappeler le bon sens. Aller au marché est agréable et comme je ne passe pas de temps devant les écrans, je peux choisir ma nourriture 😁😁😉.
J’ai de l’eau de source, un potager et je vis en montagne.
Plus cheval et marche que voiture…..plus faux et râteau que tondeuse. Mais tu dois t’en douter, avec mes toilettes sèches et mes récupérateurs d’eau, je suis une marginale (nous sommes à l’heure de la piscine individuelle….).
Je te souhaite une excellente journée 😘
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Bonjour Angélique! A part l’eau de source (j’ai un filtre à charbon sur 1 de mes robinets), j’en suis à peu près au même stade. Sauf que mes faux s’appellent Méchoui et gigot (les 2 agneaux qui me nourriront jusqu’à l’automne prochain, quand je les aurai mis au congel), avec les 2 cabris (Ragout et côtelette) qui eux s’occupent des ronces et autres épineux. Pas de piscine, mais un grand potager. Au total, je produit 95% de ce que je mange (en troquant parfois agneau ou cabri contre lapin ou poulet fermier), sachant que je ne mange de la viande que 2 fois par semaine environ, ce qui est amplement suffisant, , et que l’hiver je mange surtout les abats (vitamine D3 oblige, la seule dont l’assimilation durable est possible par l’organisme, et que l’on trouve dans les abats). Mais j’avoue avoir un avantage notoire: j’ai 2 sources! Donc, j’ai fait un peu le flemmard sur la récupération d’eau, et je plaide coupable, vôtre Honneur!!! Faute avouée sera-t’elle à moitié pardonnée? Affaire à suivre….. 😘😘😘 (étant originaire de Haute-Loire, je fais toujours 3 bisous, et à ce propos, je t’ai trouvé un peu radine 😁😁😁.
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La faux, c’est pour faire le foin 😁 sur 5 hectares. Mes tondeuses s’appellent Ganesh, Epona et Gaya qui ne se mangent pas mais sont des véhicules écologiques et économiques. En fait, je consomme vraiment peu de viande. J’ai ma poule 😁 pour les œufs et je connais une vache sympa.
Je fais aussi du troc 😁 c’est pratique. Alors des bisous 😘😘😘😘
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Merci. Surtout pour les 4 bisous!!!!
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